aikido
... et ses vagues.

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Avertissements :
  • Les informations contenues dans cette page sont des propositions destinées aux enseignants.
    Leur usage reste sous la responsabilité du pratiquant.

  • Il est rappelé que l'Aïkido comporte des risques et qu'il ne doit être pratiqué que sous la conduite d'un enseignant habilité.

    Chaque technique de l'Aikido comporte de multiples versions, selon le style de chaque école.
     
    Les versions qui sont présentées dans cette série ne sont pas nécessairement pratiquées dans chaque dojo. Pourtant certains jurys peuvent les exiger, et ce dès l'examen de 1er dan.
     
    Dans le cadre des préparations aux passages de dan, il appartient aux enseignants de s'assurer des convictions des examinateurs.
     
    Par ailleurs, et pour sortir du cadre étroit des examens, ces formes se démarquent des enchaînements habituels, et présentent donc un intérêt particulier.
     

  • Les "atypiques"

    2. KataDori MenUchi ShihoNage


    La version présentée ici est construite sur la base du Munadori Shihonage (dont il est communément admis qu'il ne comporte qu'une seule solution vraisemblable).

     
    Fig. - a : Attaque.
     
    Certaines écoles abordent cette attaque selon l'enchaînement suivant : Kata dori simple, puis réplique de Tori menaçant Uke au visage avec sa main (main correspondant à l'épaule saisie), enfin parade d'Uke avec son avant-bras libre.
     
    Ce n'est pas l'option adoptée ici, où l'attaque est considérée comme cumulant les contraintes du Kata dori et du Shomen uchi, rendant impossible les formes classiques appropriées pour le Shomen uchi (à cause du bras du Kata dori qui barrerait le passage), et rendant aléatoire la solution habituellement pratiquée pour le Kata dori (qui est, elle-même, une "atypique").
     
    De ces deux conceptions résultent (au moins) les différences suivantes :
     
    - d'une part l'"intention" du bras libre d'Uke : simplement défensif (selon la première option), ou offensif (donc avec une trajectoire),
     
    - d'autre part le mode d'"approche" d'Uke : en position gyaku Hanmi stable dans le premier cas, ou en transition entre la posture d'attaque du Kata dori et celle du Shomen uchi (donc plus instable... ou plus mobile, selon le point de vue).
     
    Ceci dit, les techniques peuvent être adaptées pour répondre aux deux conceptions. Par ailleurs le Kata dori est ici considéré comme une traction. Le fait de le traiter comme une poussée n'affecte pas réellement cette technique.
     


     

     
    Fig. - b : Tori pare le Shomen.
     
    Tori pare l'attaque Shomen de manière très classique (remarque : certains ShomenUchi KokyuNage échappent à cette règle) : ici main gauche en TeKatana v. avant-bras gauche d'Uke.
     
    Comme d'habitude en Aikido, ce geste n'a pas pour but de bloquer l'attaque mais de capter la trajectoire du bras attaquant, dans le but d'en tirer parti.
     
    L'esquive est réduite : l'amplitude de la sortie de ligne est limitée par la saisie au niveau de l'épaule, mais un pivot sur le pied avant est toujours possible (pour une nuance "Tenkan").
    Fig. - c : placement de Tori
     
    Tori pivote et coince l'avant-bras d'Uke entre son épaule et, quasiment, son oreille (cf. l'usage des "vieux combinés téléphoniques" !). L'orientation de son visage, vers l'"arrière", est essentielle. C'est la posture typique du Shiho nage de Muna dori.
     
    Mais attention : dans le cas du Muna dori l'enchainement se déroule sur le bras qui a saisi la veste de Tori, et après un Atemi convaincant (pour se dégager un espace sûr, alors que Tori se trouve au beau milieu des dangers du "côté vivant" d'Uke), tandis qu'ici il s'agit bien du bras du Shomen (il n'y a pas lieu à Atemi puisque Uke n'a pas de main disponible pour menacer Tori. De plus, le mouvement d'épaule de Tori tend à croiser les bras d'Uke, ce qui lui est inconfortable).
     
    Uke a changé de garde, et son corps prend appui sur sa jambe avant dans un relatif déséquilibre, tandis que sa jambe arrière (ici sa jambe droite) ne représente plus un danger pour Tori (alors que le danger subsisterait dans l'option "gyaku Hanmi" stable évoquée au début).
    Fig. - d : Tori pivote
     
    En pivotant simultanément sur ses deux pieds, Tori oriente le bras d'Uke selon un axe oblique et s'apprête à "crocheter" ce bras avec sa nuque, en pivotant de tout son corps autour de cet axe.
     
    Le coude d'Uke qui est pris (ici le gauche) ne doit pas représenter un danger (attention à l'orientation de la main d'Uke et au placement de la nuque).
     
    Ce placement de la tête est une exception à une règle générale du Shiho nage, dite "Tori ne doit pas quitter la main d'Uke des yeux" (afin de ne pas se retrouver avec les mains placées en arrière du plan de ses épaules, durant une rotation "classique").
     
    Cette rotation accentue le croisement des bras d'Uke, et provoque une levée du coude du Kata dori (ici le coude droit) et donc un basculement de ses épaules : il doit lâcher prise au cours de la rotation de Tori.
    Fig. - e : fin du pivot
     
    Tori a terminé sa rotation : son pied arrière (ici le pied droit) a glissé dans l'espace (étroit) entre les deux partenaires et la "pince" tête/épaule a enveloppé le bras d'Uke, tandis que le "couple" épaule/mains provoque la pliure du coude.
     
    Certaines écoles proposent une variante, où Tori prend (ici avec le pied droit) un point d'appui supplémentaire, lui donnant plus de possibilités lors de son déplacement lors du passage sous le bras d'Uke.
     
    Uke se retrouve dans la posture caractéristique de Shiho nage : son corps suit deux double-courbures (celle des bras dans un plan, et celle de la tête/tronc/jambes dans l'autre) expliquant le terme de "quatre directions" (traduction littérale de "Shiho nage").
     
    Comme dans tout Shiho nage omote, la jambe "dangereuse" d'Uke (ici la jambe droite) a été chassée vers l'extérieur pour trouver un point d'appui (du fait même des deux double-courbures), laissant le champ libre à Tori.
     
    Règles de sécurité : cette technique doit être exécutée avec précaution, en raison du risque qu'elle présente pour le coude d'Uke.
    Fig. - f : chute d'Uke
     
    Tori pivote simultanément sur ses deux pieds.
     
    Fin classique de Shiho nage.

     
    La saisie de l'épaule (Uke devant maintenir son coude très près du corps) impose à Tori un passage très bas : c'est le seul Shiho nage où il doit impérativement passer simultanément sous les deux bras d'Uke (ce qui n'est pas nécessairement le cas pour Kubishime).
     
    Il est possible de réaliser cette technique selon un schéma plus classique, sans utiliser sa nuque comme crochet, mais cette version impose à Tori un passage encore plus bas : si Tori est de grande taille (Shiho nage favorisant, de toute façon, les Tori petits), il peut être préférable de terminer le pivot selon une formule proche de l'Hanmihandachi waza Katatedori, mais cette fois avec un déplacement d'accompagnement sur les genoux (pour éviter à Uke une volte-face risquée) qui, s'il est réussi, peut être très élégant.
     
    Crédits : Dessins et texte : © Mu.
    Dépôt IDDN : IDDN.FR.010.0118591.000.R.P.2013.035.42000.
     
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